Hommage à Ra’anan Levy (1954-2022)
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Très tôt, Ra’anan Levy affiche l’obsession de capter les traces laissées par l’homme sur les objets du quotidien, nus, autoportraits, mains, paysages, natures mortes, lavabos, espaces vides, bouches d’égout, miroirs, ne servant de prétexte qu’à s’interroger sur la fugacité du temps ou la marque de l’humain. Ces thèmes, qu’il traite aussi bien aux pastel, crayon, peinture qu’en gravure, fonctionnent comme des vases communicants et des cercles concentriques, grâce auxquels augmente le degré de possession symbolique d’une réalité qui s’avère souvent fuyante.
Avec sa peinture aux couleurs pures et aux pigments vifs, quelque part entre Balthus, Hammershøi, Freud et Hopper, Ra’anan Levy présente une certaine continuité avec la grande tradition des peintres figuratifs, loin des débats formalistes et conceptuels du modernisme. Ses intérieurs déserts révèlent sa solitude et son regard sur le monde qui l’entoure. Seul avec lui-même, il tente de faire de chacun de ses tableaux un espace habitable. Car espace de création et espace de vie sont très intimement liés dans son œuvre, qu’il nourrit constamment de sa vision très subjective du monde qui l’entoure. Il observe les lieux et les êtres avec une acuité extrême. En ressort un œuvre très personnel et expressif, où chaque gravure, chaque papier, chaque toile est le résultat d’une aventure obsessionnelle marquée par un tel degré d’engagement et de passion que Ra’anan Levy finit par s’incarner lui-même dans sa peinture.
Quelques mois après sa disparition, la galerie Dina Vierny lui rend hommage avec deux expositions :
Peintures, au 22 rue Visconti, du 9 au 17 septembre
Dessins, au 36 rue Jacob, du 9 septembre au 29 octobre

09.09.2022 - 29.10.2022