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Maillol au musée Marmottan Monet

 
 Alors que Paris accueillera pour la première fois depuis cent ans les Jeux Olympiques et Paralympiques, le musée Marmottan Monet présente, du 4 avril au 1er septembre 2024, une exposition dédiée à la représentation du sport de 1870 à 1930 à travers une centaine d’œuvres provenant de collections internationales privées et publiques, dont une sculpture d'Aristide Maillol.
27 avril 2024
Dina Vierny Vue de l’exposition « En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) » au musée Marmottan Monet © Studio Christian Baraja SLB
Navigant de l'impressionnisme au cubisme, l’exposition « En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) » explore comment le sport, ses pratiquants et ses événements sont représentés comme des sujets emblématiques de la modernité et des mouvements avant-gardistes. Tandis que Pierre de Courbertin réinvente les Jeux olympiques en les modernisant, le monde du sport subit une série de transformations observées attentivement par les artistes. Initialement considéré comme un passe-temps associé à l'aristocratie anglaise au XIXe siècle, le sport gagne progressivement en popularité sur le continent européen et aux États-Unis, devenant un loisir de masse au début du siècle suivant, oscillant entre spectacle et pratique. 

L'exposition examine les implications éthiques et les expressions esthétiques des représentations sportives, non seulement à travers les œuvres de Monet, Degas, Caillebotte, Toulouse-Lautrec, Eakins, Richier et Rodin, mais également par celles, plus modernes, de Bellows, Lhote, Delaunay, Metzinger et Gromaire. Elle questionne les significations métaphoriques de la figure de l'artiste en tant que sportif. Mais incarne aussi la détermination, l'endurance et une forme de résistance par la convergence de pratiques élitaires telles que l'équitation et la voile, ou de disciplines plus archaïques et ouvrières comme la lutte, la boxe et le cyclisme.	

Aristide Maillol, « Le cycliste », 1907, Bronze, 98 x 30 x 24 cm

Aristide Maillol, « Gaston Colin de face, étude pour Le Cycliste », 1907, Graphite sur papier filigrané, H. 30,2 ; L. 23,5 cm, Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol

«

Une fois que j’aurai commencé, je ne ferai plus que des hommes, c’est bien plus facile. Chez un homme, il y a toujours quelque chose, un muscle, où se rattraper. Chez les femmes, il n’y a rien, pas de formes, il faut tout inventer, excepté quand elles sont très bien faites, mais c’est rare.

»

 À cette occasion, la galerie Dina Vierny a facilité le prêt d’une œuvre majeure d’Aristide Maillol réalisée en 1907 : « le Cycliste ». Celle-ci a été commandée par le Comte Harry Kessler, premier grand mécène de Maillol, qui souhaitait faire sculpter un « Narcisse » et posséder par la même occasion une sculpture représentant son partenaire, le cycliste Gaston Colin. Il s’agit d’une des très rares représentations masculines de Maillol, qui sont au nombre de trois : un « Athlète », un « Guerrier mourant » et ce « Cycliste », dont le corps élancé et la musculature fine correspondent aux pratiques sportives de Gaston Colin. 

L’œuvre fut si naturaliste que le sculpteur Medardo Rosso insinua qu’elle fut réalisée par moulage sur nature. Cette transposition quasi exacte du modèle cause du souci à l’artiste : « C’est trop nature, il n’y a pas à dire, c’est trop nature ! [...] À cause de cela, [il] gardera toujours une position un peu particulière dans mon œuvre. » Maillol fait au Comte Kessler la proposition d’inscrire le nom du jeune homme sur le socle, afin de relancer la grande tradition du portrait d’athlète : « Les anciens ont bien fait des portraits d'athlètes. Eh bien, c'est un portrait d'athlète. C'est même moi peut-être le premier qui ai refait une statue d'athlète ». Pour Gaston Colin, c’est une consécration. Ce portrait sculpté lui confère une dimension héroïque et un accès à l’immortalité, lui qui était un fils de forain que rien ne prédestinait à devenir une sorte de héros moderne.

Dans son journal, Harry Kessler a documenté les différentes étapes du processus de création de Maillol. Il y décrit ses visites à l’atelier de l’artiste, le modelage de la cire etc… Il illustre également son récit de précieuses photographies prises à l’atelier en 1907 ou l’on voit Gaston Colin poser pour le sculpteur. Ces documents exceptionnels nous permettent de découvrir pour la première fois, et de manière extrêmement précise et datée, le processus créatif de Maillol. 

Aristide Maillol et Gaston Colin avec « Le Cycliste » © Deutsches Literaturarchiv Marbach, Nachlass Harry Graf Kessler

Gaston Colin et Aristide Maillol avec « Le Cycliste » dans l’atelier de Maillol à Marly-le-Roi © Deutsches Literaturarchiv Marbach, Nachlass Harry Graf Kessler

 
 À cette occasion, la galerie Dina Vierny a facilité le prêt d’une œuvre majeure d’Aristide Maillol réalisée en 1907 : « le Cycliste ». Celle-ci a été commandée par le Comte Harry Kessler, premier grand mécène de Maillol, qui souhaitait faire sculpter un « Narcisse » et posséder par la même occasion une sculpture représentant son partenaire, le cycliste Gaston Colin. Il s’agit d’une des très rares représentations masculines de Maillol, qui sont au nombre de trois : un « Athlète », un « Guerrier mourant » et ce « Cycliste », dont le corps élancé et la musculature fine correspondent aux pratiques sportives de Gaston Colin. 

L’œuvre fut si naturaliste que le sculpteur Medardo Rosso insinua qu’elle fut réalisée par moulage sur nature. Cette transposition quasi exacte du modèle cause du souci à l’artiste : « C’est trop nature, il n’y a pas à dire, c’est trop nature ! [...] À cause de cela, [il] gardera toujours une position un peu particulière dans mon œuvre. » Maillol fait au Comte Kessler la proposition d’inscrire le nom du jeune homme sur le socle, afin de relancer la grande tradition du portrait d’athlète : « Les anciens ont bien fait des portraits d'athlètes. Eh bien, c'est un portrait d'athlète. C'est même moi peut-être le premier qui ai refait une statue d'athlète ». Pour Gaston Colin, c’est une consécration. Ce portrait sculpté lui confère une dimension héroïque et un accès à l’immortalité, lui qui était un fils de forain que rien ne prédestinait à devenir une sorte de héros moderne.

Dans son journal, Harry Kessler a documenté les différentes étapes du processus de création de Maillol. Il y décrit ses visites à l’atelier de l’artiste, le modelage de la cire etc… Il illustre également son récit de précieuses photographies prises à l’atelier en 1907 ou l’on voit Gaston Colin poser pour le sculpteur. Ces documents exceptionnels nous permettent de découvrir pour la première fois, et de manière extrêmement précise et datée, le processus créatif de Maillol. 
Dina Vierny Vue de l’exposition « En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) » au musée Marmottan Monet © Studio Christian Baraja SLB

Maillol au musée Marmottan Monet

27 avril 2024
 
 Alors que Paris accueillera pour la première fois depuis cent ans les Jeux Olympiques et Paralympiques, le musée Marmottan Monet présente, du 4 avril au 1er septembre 2024, une exposition dédiée à la représentation du sport de 1870 à 1930 à travers une centaine d’œuvres provenant de collections internationales privées et publiques, dont une sculpture d'Aristide Maillol.
Navigant de l'impressionnisme au cubisme, l’exposition « En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) » explore comment le sport, ses pratiquants et ses événements sont représentés comme des sujets emblématiques de la modernité et des mouvements avant-gardistes. Tandis que Pierre de Courbertin réinvente les Jeux olympiques en les modernisant, le monde du sport subit une série de transformations observées attentivement par les artistes. Initialement considéré comme un passe-temps associé à l'aristocratie anglaise au XIXe siècle, le sport gagne progressivement en popularité sur le continent européen et aux États-Unis, devenant un loisir de masse au début du siècle suivant, oscillant entre spectacle et pratique. 

L'exposition examine les implications éthiques et les expressions esthétiques des représentations sportives, non seulement à travers les œuvres de Monet, Degas, Caillebotte, Toulouse-Lautrec, Eakins, Richier et Rodin, mais également par celles, plus modernes, de Bellows, Lhote, Delaunay, Metzinger et Gromaire. Elle questionne les significations métaphoriques de la figure de l'artiste en tant que sportif. Mais incarne aussi la détermination, l'endurance et une forme de résistance par la convergence de pratiques élitaires telles que l'équitation et la voile, ou de disciplines plus archaïques et ouvrières comme la lutte, la boxe et le cyclisme.	

«

Une fois que j’aurai commencé, je ne ferai plus que des hommes, c’est bien plus facile. Chez un homme, il y a toujours quelque chose, un muscle, où se rattraper. Chez les femmes, il n’y a rien, pas de formes, il faut tout inventer, excepté quand elles sont très bien faites, mais c’est rare.

»

 À cette occasion, la galerie Dina Vierny a facilité le prêt d’une œuvre majeure d’Aristide Maillol réalisée en 1907 : « le Cycliste ». Celle-ci a été commandée par le Comte Harry Kessler, premier grand mécène de Maillol, qui souhaitait faire sculpter un « Narcisse » et posséder par la même occasion une sculpture représentant son partenaire, le cycliste Gaston Colin. Il s’agit d’une des très rares représentations masculines de Maillol, qui sont au nombre de trois : un « Athlète », un « Guerrier mourant » et ce « Cycliste », dont le corps élancé et la musculature fine correspondent aux pratiques sportives de Gaston Colin. 

L’œuvre fut si naturaliste que le sculpteur Medardo Rosso insinua qu’elle fut réalisée par moulage sur nature. Cette transposition quasi exacte du modèle cause du souci à l’artiste : « C’est trop nature, il n’y a pas à dire, c’est trop nature ! [...] À cause de cela, [il] gardera toujours une position un peu particulière dans mon œuvre. » Maillol fait au Comte Kessler la proposition d’inscrire le nom du jeune homme sur le socle, afin de relancer la grande tradition du portrait d’athlète : « Les anciens ont bien fait des portraits d'athlètes. Eh bien, c'est un portrait d'athlète. C'est même moi peut-être le premier qui ai refait une statue d'athlète ». Pour Gaston Colin, c’est une consécration. Ce portrait sculpté lui confère une dimension héroïque et un accès à l’immortalité, lui qui était un fils de forain que rien ne prédestinait à devenir une sorte de héros moderne.

Dans son journal, Harry Kessler a documenté les différentes étapes du processus de création de Maillol. Il y décrit ses visites à l’atelier de l’artiste, le modelage de la cire etc… Il illustre également son récit de précieuses photographies prises à l’atelier en 1907 ou l’on voit Gaston Colin poser pour le sculpteur. Ces documents exceptionnels nous permettent de découvrir pour la première fois, et de manière extrêmement précise et datée, le processus créatif de Maillol. 

Aristide Maillol et Gaston Colin avec « Le Cycliste » © Deutsches Literaturarchiv Marbach, Nachlass Harry Graf Kessler

Gaston Colin et Aristide Maillol avec « Le Cycliste » dans l’atelier de Maillol à Marly-le-Roi © Deutsches Literaturarchiv Marbach, Nachlass Harry Graf Kessler

 

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