« La vision du végétal selon Royère reposait sur la pureté de la ligne. En cela, il fait écho à Matisse, qui choisit lui aussi d’incarner l’idée du végétal à travers des formes stylisées, très éloignées de la réalité, mais toujours entièrement centrées sur la ligne. »
Jean Royère, Galerie Jacques Lacoste et Galerie Patrick Seguin, p. 58-59, 2012.


Trait pour Trait s’appuie sur les liens entre les œuvres du décorateur-ensemblier Jean Royère et celles de ses contemporains artistiques (d’Henri Matisse à Aristide Maillol), exposées à la Galerie Dina Vierny.

Les œuvres moins connues de Royère en métal présentent une ressemblance frappante avec leurs dessins préparatoires, comme si elles avaient été directement extraites de la page sur laquelle elles furent esquissées. Le contact direct de la main, visible, brut, dévoilé, manifeste dans ces pièces, trouve un écho dans la sélection d’œuvres de certains des plus grands artistes du siècle dernier.

Traçant la frontière entre le dessin bidimensionnel et l’objet tridimensionnel, l’exposition explore la ligne à travers les thèmes classiques de la figure, de la flore, ainsi que de la géométrie et de la grille. Les pièces de Royère en métal tubulaire noir ou doré à la feuille sont mises en regard avec des œuvres exécutées au crayon ou à l’encre sur papier et en bronze. Les lignes fluides de Matisse et de l’applique murale Liane s’opposent aux tracés graphiques de Kandinsky et Gilioli, qui reflètent la grille de la table et de la chaise Croisillon. La figure se retrouve dans les silhouettes géométriques de Couturier et dans les élégantes figures de Maillol, en résonance avec les pièces Ondulation Boule.