La Galerie Dina Vierny présente l'exposition Marcel Duchamp - L'art d'être à l'étroit du 17 septembre au 8 novembre 2025. Une trentaine d'œuvres sont réunies au 36 rue Jacob, mêlant ready-mades, dessins, enregistrement sonores, éditions et pièces rarement montrées. Troisième exposition que la galerie consacre à Duchamp cette présentation s'inscrit dans une actualité plus large, en écho aux grandes rétrospectives prévues en 2026-2027 au MoMA, au Philadelphia Museum of Art et au Centre Pompidou – Grand Palais.


On y retrouve plusieurs pièces centrales de la constellation duchampienne : la Boîte Kodak de 1914, la Boîte verte, la Boîte en valise, autant de fragments qui condensent, déplacent et recomposent. Quelques pièces incontournables jalonnent le parcours — Le Peigne, Air de Paris, trois versions différentes de L.H.O.O.Q. — ainsi qu’un rare ensemble de travaux sur papier : la première esquisse pour les Tamis du Grand Verre, un rare chèque signé de 1963, ainsi qu’une caricature de jeunesse, grinçante et ambiguë (Ni homme, ni femme, pas même Auvergnat), où surgit pour la première fois une figure androgyne — comme une préfiguration de Rrose Sélavy.

Conçue comme une rétrospective en réduction, l’exposition ne cherche ni à démontrer ni à rassembler, mais à illustrer quelques fragments essentiels d’un artiste qui n’a cessé de brouiller les lignes entre l’auteur, l’oeuvre et sa reproductibilité. Organiser une rétrospective dans l’intimité de la galerie du 36 rue Jacob revient à rejouer le geste de la Boîte-en-valise : ce n’est pas l’oeuvre dans son ensemble que l’on tente de faire tenir dans un espace restreint, mais un condensé de ses gestes, de sa pensée et de ses techniques.

Des oeuvres de Raymond Duchamp-Villon et Jacques Villon ponctuent également le parcours, rappelant l’héritage du Cercle de Puteaux et la fraternité avant-gardiste dont Marcel Duchamp fut le cadet, le complice et parfois l’éclaireur.

Cette exposition s’inscrit dans la lignée des expositions monographiques récemment organisées par la galerie, telles que Maillol sensuel (2024), Matisse – Dessins (2024), Robert Couturier – Silhouettes ou Judit Reigl – Spasme avec le feu (2025). Elle fait également écho aux deux grandes expositions duchampiennes présentées par Dina Vierny rue Jacob : Les Trois Duchamp (1987) et Marcel Duchamp
(1988). C’est à cette époque que la galeriste rencontre par hasard Teeny Duchamp, veuve de l’artiste, lors d’un voyage au Japon. Cette rencontre marque le début d’une passion avec l’univers duchampien, qui mènera Dina Vierny à rassembler une collection complète des ready-mades. Pierre et Alexandre Lorquin, petits-fils de Dina Vierny et directeurs de la galerie, soulignent : « Cette exposition est pour nous une manière de renouer avec l’histoire qui nous lie à Duchamp, tout en prolongeant le travail d’expositions modernes ambitieuses que nous avons engagé ces dernières années à la galerie. »